Cet été, La Criée centre d’art contemporain présente la première exposition personnelle de l’artiste danois Rasmus Myrup dans une institution française. Une vingtaine de personnages, sculptures anthropomorphes extravagantes, attablés, allongés, debout, seuls ou en groupe, occupent l’espace du centre d’art, transformé en café : tableau facétieux et saisissant d’une société décalée. L’artiste puise son inspiration dans les nombreuses figures qui composent le folklore danois, les traditions orales sud-scandinaves et la mythologie nordique, dont il réinterprète les histoires.

Combinant passé et présent, l’artiste les ancre dans notre société postmoderne et ses questionnements : ils interrogent notamment la normativité, l’ordre et la morale établis et affichent leur singularité, leur sensualité, leur liberté d’être. À contre-courant du climat politique actuel où les patrimoines culturels et les histoires communes deviennent des motifs de division et exclusion, les personnages de Myrup célèbrent la diversité et le mélange. Ils sont comme les champignons de la fin du monde d’Anna Tsing : une leçon d’optimisme dans un monde trop souvent désespérant.