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Projet Agrippa

publié le 16.11.2022

Les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine ont lancé en  2020 le projet Agrippa : il s'agit d'inviter les enseignant·es des élèves latinistes du département à collaborer et à participer à la traduction d’un manuscrit du XVIIIe siècle : « Recueil des plus grands secrets de l’art magique et des pratiques s’opposant aux maléfices ».
 

Un manuscrit subversif et dangereux 


Le livre se présente comme une composition personnelle, un amalgame hétéroclite d’incantations « pour empescher une personne de faire mal et le rendre immobile » ou « pour empescher un ennemis de ne rien dire de mal contre soy ». Il s’appuie sur des citations de la Bible et fait régulièrement appel à des mots puissants signalés en rouge dans le manuscrit, des noms de personnages bibliques, d’anges et parfois sont invoqués des mots totalement étranges, ou barbares, tels heloy, safaron ou bien encore utaurauaf. Ce grimoire est bien un livre de magie, un exemple parmi d’autres de ces recueils qui circulaient de manière plus ou moins clandestine en Europe depuis le Moyen-Âge jusqu’à l’époque moderne, à l’instar des fameux Petit et Grand Albert ou de l’Agrippa. Condamné par l’Église catholique et mis à l’Index, ce manuscrit subversif a d’ailleurs servi de pièce à conviction dans un procès qui s’est tenu au Parlement de Rennes.

Un manuel de sorcellerie conservé aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine (5Fb10)

Si certains grimoires pouvaient être imprimés afin d’être facilement transportables, ce livre se présente comme un manuscrit de grande taille. Il devait être conservé au domicile de son propriétaire afin que celui-ci puisse facilement l’annoter et y transcrire certaines formules de sa composition. Il aurait apparemment été recopié en grande partie à partir du « Grimoire du Pape Honorius », soit-disant publié à Rome en 1670, mais plus probablement au XVIIIe siècle. Ce recueil d’incantations a faussement été attribué à un pape du Moyen-Âge, Honorius III (1216-1227), mais il est en réalité inspiré d’un traité herméneutique, remontant au XIVe siècle, le Liber sacratus sivue juratus, lui-même attribué à Honorius de Thèbes, inventeur mythique de l’alphabet des sorcières.

Le manuscrit conservé aux Archives cite aussi des formules d’Agrippa de Nettesheim (1486-1535), un savant de la Renaissance cité comme référence par le jeune docteur Frankenstein, et qui a aussi inspiré J. K Rowling pour le personnage de Cornelius Agrippa. Assemblage hétéroclite de formules et d’incantations latines issues d’horizons divers, le tout forme une composition originale, le fruit d’un véritable bricolage absolument unique et personnel.
 

Le manuscrit « Recueil des plus grands secrets de l’art magique et des pratiques s’opposant aux maléfices » (5Fb 10)

 

 


Le Chrisme, symbole chrétien et de bon augure (5 Fb 10)

Ce signe magique s’inspire du chrisme, un symbole chrétien formé par les deux majuscules grecques X (chi) et P (rhô), la première étant apposée sur la seconde. Ces deux lettres sont les premières du mot Christ (« utile, profitable ») en grec. Ce signe est ici inscrit dans un cercle, image d’unité et de perfection. L’auteur du grimoire reprend ainsi un symbole de la religion chrétienne. La légende raconte qu’en 312, durant la bataille du Pont Milvius, Constantin Ier aurait vu le Chrisme apparaître en rêve, accompagné de ce message « par ce signe tu vaincras » (« In hoc signo vinces » en latin). Garantie de salut et de triomphe, ce symbole de bon augure est réutilisé par le mage pour bénéficier de la protection du Christ et s’assurer de la réussite de ses incantations. Il est personnalisé cependant par l’apposition d’une devise originale « In vincit vincit ».

(Chrisme du manuscrit, ADIV 5 Fb 10)

 

Le projet Agrippa

Les 44 pages des conjurations latines sont consultables in situ, mais numérisées et transcrites : elles sont aussi disponibles pour un travail à distance. Les professeurs et les classes découpent et se partagent le texte, en fonction de leurs envies et de leurs besoins pédagogiques, mais toujours dans un esprit collaboratif et de bienveillance.
L’ambition est de parvenir grâce au travail des élèves et de leurs professeurs à la première traduction complète des formules latines de ce grimoire, et rendre ainsi ces formules accessible à tous. 
Certains passages ont déjà été traduits et son à découvrir via l'outil interactif ci-dessous.

Les classes participantes, pourront échanger et partager, si elles le désirent, sur Twitter ou/et Instagram via le hashtag #ProjetAgrippa et en appelant le compte @archives35 afin de relayer leurs travaux

 

Découvrir via un outil interactif le manuscrit et les sections à traduire 

 

Comment bien utiliser l'outil Genially ? 

N'hésitez pas à promener votre souris sur ce document pour découvrir tous les liens.

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Contact projet Agrippa

Pour inscrire votre classe à ce projet, contacter M.Nicolas Corre, professeur en Histoire-Géographie, professeur-relais du service éducatif des Archives départementales. Il assure également le suivi du projet.

Contact : Nicolas Corre
nicolas.corre@ac-rennes.fr

Les ateliers " latin " du service éducatif des  Archives départementales 

Les enseignants peuvent tout au long de l’année venir avec leurs élèves  aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, situées à Rennes.

  • L’accueil des classes est gratuit et se fait sur inscription ;

  • il est possible de combiner les activités, et visiter ainsi le bâtiment et découvrir les métiers liés à la convervation des documents.

Les élèves peuvent découvrir l’important fonds de chartes médiévales ou les archives du monastère féminin de Saint-Sulpice, dont un touchant carnet de cantiques illustrée par une moniale.

Découvrir l'offre du  service éducatif des Archives départementales d'Ille-et-Vilaine